
- 17 Août 2019
Inde 2019 : Récit de voyage
Ranthambhore, joyau du Rajasthan
29-30 mai
Voilà deux ans que j’ai contacté pour la première fois le guide le plus réputé de la région de Ranthambhore, Nafees Mohammed. Il parcours les pistes de ce parc national depuis près de trente ans et connaît parfaitement les différents biotopes qui composent les dix différentes zones du parc. Plus un tigre n’a le moindre secret pour lui. Ses connaissances sur le milieu qui nous entourent sont comme un puits sans fond.
Le jour J était arrivé et nous allions enfin savoir si le soin que nous avions porté à l’organisation de ce séjour allait porter ses fruits. Angélique, David, Olivier et moi avions rendez-vous ce 29 mai 2019 à l’aéroport international de Genève à 19h pour déposer nos bagages et profiter de boire un verre avant le décollage prévu à 21h40. En voyageant vers l’Est il est généralement conseillé de dormir autant que possible mais l’excitation était telle que Olivier et moi avons passé les six heures de vol qui nous emmenait à Dubaï à parler, a tel point qu’en arrivant en zone de transit j’étais complètement aphone.
Une escale de quatre heures avant notre prochain vol nous permis de prendre un petit déjeuner dans cette aéroport gigantesque où tout semble hors-norme. Notre départ pour New Delhi était prévu à 10h30 mais l’avion resta 45 minutes au sol avant le décollage. Nous arrivions donc à destination à 15h30 au lieu de 14h45.
Un passage très rapide au service de l’immigration particulièrement efficace et il ne nous restait plus qu’à récupérer nos bagages et rejoindre notre chauffeur, Lala. Il était alors 16h40 mais 380km nous séparaient encore de Ranthambhore, près de sept heures nous attendaient. La conduite en Inde est vraiment anarchique, bien pire que ce que j’ai pu voir en Afrique ou en Amérique du Sud.
Nous arrivions finalement à notre hôtel, le Ranthambhore Regency à 23h. Pas le temps de trop se poser de questions, il était temps d’aller dormir au plus vite car à 5h30 le lendemain matin nous avions rendez-vous avec notre guide pour partir à la recherche de ce que nous étions venu chercher avant tout : le Tigre du Bengal
31 mai
Le réveil à 5h du matin fût un peu difficile. Entre le manque évident de sommeil et le décalage horaire nous avons tous eu du mal à sortir du lit. Mais Nafees nous attend pour le thé dans le hall de l’hôtel, hors de question d’être en retard pour notre premier rendez-vous et cette rencontre que j’attendais depuis si longtemps. Après de brèves présentations nous partions donc directement en direction de la zone 4. Le parc national est découpé en dix zones bien distinctes, chacune possédant un biotope très différent des autres.
Il est 6h du matin, nous sommes enfin autorisés à pénétrer sur ce territoire que j’ai tant rêvé de découvrir. Quelques minutes à peine après notre arrivée, nous faisions une première observation encourageante d’un ours lippu, une espèce craintive qui se nourrit de termites.
Une chose semble néanmoins rapidement évidente, la soixantaine de tigres qui occupent les 300km² du parc disposent d’un territoire offrant d’innombrables caches, les observer ne sera donc pas une simple formalité. Mais Nafees est un excellent pisteur et il nous mis assez rapidement sur les traces d’une femelle baptisée Krishna (T19). Nous avons suivi ses empruntes sur la piste de longues minutes quand soudain… Elle apparût, là, devant nous, à une centaine de mètres. Elle semblait se diriger droit sur nous le long de la piste. Nous ne rêvions pas, elle avançait bien droit dans notre direction et après une lente approche, passa à quelques mètres seulement de notre véhicule, quel moment incroyable. Je réalisais soudain que mon rêve d’observer un tigre libre et sauvage dans son environnement naturel venait de se réaliser! J’en avais la chaire de poule et quelques larmes aux yeux. Un peu plus tard nous trouvions deux de ses trois jeunes que nous pouvions observer depuis le haut d’une falaise. Âgés de bientôt trois ans ils seront autonome d’ici peu et quitteront définitivement leur mère pour tenter de conquérir leur propre territoire.
Le temps semblait défiler en accéléré et à 9h20 nous quittions la réserve pour retourner à l’hôtel et prendre le petit-déjeuner ainsi qu’un peu de repos. Quelques heures de détente au bord de la piscine semblaient tout indiquées à l’ombre des palmiers.
Le repas de midi et du soir étaient servis sous forme de magnifique buffets offrant un vaste choix de plats aux saveurs indiennes qui régalaient nos papilles à chaque fois. En retournant à la chambre pour préparer le matériel pour l’après-midi je me retrouvais nez-à-nez avec un couple de hibou petit-duc indien qui avait élu domicile dans les arbres de l’établissement depuis quelques années, une excellente opportunité de réaliser quelques belles images.
A 14h45 nous sommes repartis mais en direction de la zone 10 cette foi-ci, le territoire du plus gros mâle de la région nommé Fateh. Malgré des heures de recherche, suivre ses traces ne nous mena nulle part, comme s’il nous avait glissé entre les doigts tout l’après-midi. A 19h, il était temps de retourner à l’hôtel, cette première journée pleine de promesses fût tout de même éreintante.
1 juinComme ce sera le cas chaque matin, le réveil nous sort du lit à 5h00. Le temps de rhabiller, boire un café et embarquer dans notre magnifique 4×4 indien.
Le départ se fait à 5h30 précise pour rejoindre les entrées du parc national parmi les premiers. La stratégie joue également un rôle important dans ce genre d’approche. En étant en tête sur la piste, non seulement on évite de se retrouver dans le nuage de poussière du véhicule qui nous précède et la vue est bien plus dégagée pour rechercher la faune qui nous entoure.
Ce matin nous entrons en Zone 6 dont la petite végétation est relativement dense. Nous trouvons assez rapidement Jai (T108) qui se repose proche de la muraille de l’entrée. Il dormait paisiblement au milieu des hautes herbes quand il décida soudain de se déplacer dans une région très rocailleuse le long d’une paroi plutôt raide. Pour le suivre il aura fallu que notre chauffeur réalise de vraies prouesses en remontant la piste étroite et faite de gros cailloux en marche arrière sur plusieurs centaines de mètres. Ce fût un moment très excitant et vraiment intense.
L’après-midi, nous repartions vers 15h. La température à cette heure de la journée atteignait 48°C et l’air était difficilement respirable tans le sol était lui aussi brûlant. Dans ces conditions, c’est la zone 10 qui offre les meilleures conditions de recherche et d’observations. On y trouve un immense lac, de grands arbres et de magnifique ruines de temples, vestiges du passé.
C’est une magnifique femelle nommée Arrow Head (T84) accompagnée de ses deux petits âgés de sept mois. Mais ils sont à bonne distance de nous, et comme il sera presque impossible de les observer sans les déranger nous avons choisit de passer notre chemin. Après quelques heures de recherches sous un soleil de plomb, nous avons finit par trouver Chirico (T86), c’est le mâle le plus proche de Arrow Head en ce moment et le père de ses deux jeunes.
La fin de la journée approche, il est temps pour nous de quitter la réserve pour aujourd’hui sur ces magnifiques observations. Il est temps d’essayer de se rafraîchir même si la nuit tombée, la température ne descend pas sous les 33°C. L’heure de partager nos émotions autour d’un bon cocktail dans le jardin de l’hôtel était un moment particulièrement agréable qui, de plus, nous ouvrait l’appétit pour le repas du soir.
2 juinCe matin, nous avons à nouveau rejoint la zone 10 mais nous avons très vite réalisé que nous avions aussi eu beaucoup de chance sur les premières sorties et qu’il ne faut jamais perdre de vue que chaque rencontre avec le tigre du Bengal doit être considérée comme un privilège et en aucun cas comme un acquis. La matinée fût longue et nos intenses recherches ne nous menèrent à rien de concluant.
Mais alors que la matinée semblait perdue, Arrow Head et ses deux jeunes sortirent d’un buisson tout près de nous. Quelle magnifique occasion de les observer de si près et de les suivre dans leur milieu naturel. Les opportunités de les photographier se multiplièrent et nous vivions ce moment comme un vrai cadeau. D’autant plus que la petite famille se dirigea vers le lac. Arrow Head emmena ses petits sur la jetée pour la première fois. Le lac étant infesté de crocodiles c’est un moment particulièrement dangereux pour sa petite troupe et elle resta sur le qui-vive tout le long de la traversée.
L’après-midi nous avons pris la piste en direction de la zone 2. C’est une vallée au pied d’une immense falaise surplombée par une forteresse immense.Nous trouvions rapidement une femelle adulte magnifique du nom de Noor (T38), puis un mâle qui passe beaucoup de temps sur son territoire, il s’agit de Auranger (T57). Et un peu plus loin nous rencontrions encore Noorie, la fille de Noor. Elle aussi adulte mais très souvent proche de sa mère. Nous avons la chance de passer beaucoup de temps avec de magnifique spécimens aujourd’hui ce qui nous permis de réaliser quelques belles images.
3 juin
Aujourd’hui nous passerons toute la journée dans la zone 6, le territoire d’un mâle adulte magnifique nom Khumba (T34). Une des raisons qui fait qu’il apprécie tant cette région c’est probablement la présence d’un point d’eau dans la forêt. Les tigres aiment passer des heures, chaque jour, à se baigner et se rafraîchir. Et pour nous c’était l’occasion de l’observer dans des comportements vraiment typiques de cet animal aussi précieux que majestueux.
Malgré sa présence, et même si le reste de la faune préfère prendre une certaine distance de sécurité, la présence de ce bassin attire de nombreuses espèces, dont des paons, singes, sambar, cerfs ainsi que de nombreux magnifiques oiseaux. C’est donc un lieu idéal pour se retrouver immerger au milieu de toute cette vie sauvage et profiter de la magie du spectacle qui s’étend sous nos yeux.
Après avoir passé quelques heures ici nous décidions de reprendre la route puisque notre guide avait repéré non loin une femelle Ours Lippu avec son petit. Ce sont des ours noirs très craintifs qui se nourrissent de termites. Mais s’ils sont d’apparence vraiment peureux, il n’en est rien en réalité. Pour défendre sa progéniture, une femelle n’hésitera pas à s’interposer devant un tigre et à lui tenir tête jusqu’à ce qu’il renonce, les combats pouvant parfois être particulièrement violent.
4 juin
Aujourd’hui nous retournons dans la zone 6. Elle est bien plus calme que la zone 3 en ce moment et nous avons encore quelques idées de photos de Khumba que nous aimerions réaliser. En chemin nous avons à nouveau la chance de croiser la piste d’un ours Lippu, mais aussi de centaines de faons, de sambars, de cerfs… la faune de ce parc national est d’une densité et d’une diversité surprenante! Khumba est âgé de 13 ans, les tigres Jai et Veeru sont sa descendance et aussi majestueux que leur père.
Nafees n’a pas pu se joindre à nous aujourd’hui c’est un ami à lui qui le remplace et malheureusement à plusieurs reprises nous manquons de belles observations de Arrow Head et Krishna notamment mais c’est aussi ça la vie sauvage, des émotions qui font le yo-yo et une multitude de paramètres qui doivent se synchroniser à la perfection pour que ces moments uniques et ces rencontres puissent avoir lieu et parfois, il suffit de quelques secondes pour manquer de belles opportunités, ce sont les règles du jeu.
6 juinDépart aujourd’hui pour la zone 3 où nous trouvons Chirico (T86) au bord du lac au cœur de la zone. Il semble se reposer, nous ne nous sommes donc pas trop attarder et en reprenant la piste nous tombons nez à nez avec deux jeunes cerfs axis qui apprennent à s’affronter, ce qui leur sera indispensable plus tard mais qui ne semble encore être qu’un jeu à l’heure actuelle.
En seconde partie de journée nous sommes retournée sur la zone 2 et avons rapidement retrouvé Noor et sa fille Noori toutes deux endormies à l’ombre de quelques arbres et proche de ce qui semblait un cadavre de sambar, probablement leur récent repas qui expliquait leur état léthargique.
Les jours ont défilé à une vitesse surprenante et nous voilà déjà à l’aube de notre avant-dernière journée. Nous retournons donc encore en zone 2 dans l’espoir de trouver T60, une mère avec un tout jeune tigre mais son instinct protecteur la pousse probablement à ne pas trop s’approcher des pistes pour protéger au mieux son tigron. Nos recherches se révèlent finalement veines, nous retournons donc voir si Noor et Noori ont bientôt terminé la digestion de leur repas pantagruélique mais il n’en est rien, la proie est vraiment imposante il faut l’admettre, il y aura à manger pur plusieurs jours ici. Mais c’est bien Noori, la fille de Noor, qui a tué ce sambar, ce qui ne semble en aucun cas déranger sa mère qui s’est invité à la table de sa fille.
Avec Olivier, nous profitons de la pause dont nous disposons en milieu de journée pour demander à un guide de nous emmener à la découverte du grand fort qui surplombe une grande partie de la réserve. Ses murailles gigantesques sont d’ailleurs visibles loin à la ronde. Et le jour semble bien choisit pour partir à la découverte de cette forteresse qui abrite notamment un temple du dieu Ganesh et des festivités en son honneur y sont actuellement organisées Un grand nombre de pèlerins est présents et presque tous sont parés de leur plus belles tenues au couleurs vives et chatoyantes. La visite de ce temple est fascinante mais la température qui avoisine les 48°C en milieu de journée est difficilement supportable lorsque il n’y a pas la moindre trace d’ombre. A l’issue de notre visite guidée de près de deux heures, nous décidons de retourner nous reposer une heure à l’hôtel avant de repartir sur la piste de nos chers tigres.
L’après-midi nous revenions dans la même zone et avons assisté à une scène vraiment impressionnante. Noor semblait jouer de sa séduction pour s’attirer les faveurs de T57 mais alors que celui-ci, succombant aux charmes de sa belle, tenta une approche, il fût obligé de se rendre à l’évidence… la partie n’était pas encore gagnée!
Le dernier jour de ce voyage incroyable est déjà arrivé. Mais avant de prendre la route de New Delhi dans la soirée, il nous restait encore toute une journée pour profiter une fois encore de cette région magnifique. Retour une dernière fois dans la zone 2 ce matin pour tenter une dernière fois de trouver T60 et de voir son petit qu’elle cache si soigneusement. En chemin nous croisons une fois encore un ours Lippu, puis Noori qui est paisiblement allongée en contre-pas de la piste et qui nous offre la possibilité de réaliser quelques beaux portraits. Mais nous croisons un groupe qui semble être sur la piste d’un léopard, félin que nous n’avons pas encore réussit à observer alors nous décidons de tenter notre chance et quelques centaines de mètres plus loin… le voilà enfin, le fantôme de la jungle qui nous a échappé à de multiples reprises depuis notre arrivée. Quel bonheur de pouvoir l’admirer enfin, à quelques heures de notre départ. La rencontre fût brève mais l’émotion était bien là! Puis ce fût au tour de T60 qui nous laissa finalement voir son petit tigron l’espace de quelques minutes, notre patience était finalement récompensée et tout ce bonheur indescriptible.
L’après-midi, pour notre dernière sortie, nous sommes retournés une dernière fois en zone 6 où nous avons trouvé Khumba et Jai un peu plus tard. Nous sommes restés avec lui jusqu’au soleil couchant, comme pour lui dire au revoir. Mais il semblait plus préoccupé à prendre grand soins de son magnifique pelage que de se préoccuper de notre départ imminent.
De retour à l’hôtel pour un dernier repas et fermer les bagages, notre chauffeur venait nous chercher à l’hôtel à 22h pour une longue route de nuit qui nous sembla interminable tant il est dangereux de conduire en Inde, la nuit de surcroît. Arrivés à l’aéroport de New Delhi à 4h du matin, il nous fallut patienter jusqu’à 7h35 pour enregistrer les bagages et décoller à 10h35 en direction de Dubaï pour notre escale puis finalement Genève.
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Quelques informations sur le parc national de Ranthambhore, son rôle majeur dans la préservation des espèces qu’il abrite et son histoire…
Le parc national de Ranthambore est l’un des parcs nationaux les plus grands et les plus renommés du nord de l’Inde. Le parc est situé dans le district de Sawai Madhopur, dans le sud-est du Rajasthan, à environ 130 km de Jaipur. Considéré comme l’un des anciens et célèbres terrains de chasse des maharajas de Jaipur, le terrain du parc national de Ranthambore est aujourd’hui une attraction touristique majeure pour la faune qui a attiré l’attention de nombreux photographes et amoureux de la faune dans cette destination. Le parc national de Ranthambore s’étend sur une superficie de 392 km²
L’histoire du parc national de Ranthambhore
Jusqu’au début du 20ème siècle, il y avait une excellente couverture forestière presque partout en Inde et l’exploitation des forêts pour satisfaire les besoins locaux avait un impact négligeable. Les forêts de Ranthambhore étaient les réserves de chasse privées et exclusives de la famille royale de Jaipur et de Karauli, gérées par un Shikar Khana (département de la chasse) distinct. Dans certaines zones des forêts utilisées par la royauté pour la chasse, le pâturage et l’abattage des arbres étaient strictement interdits, mais il y avait peu de restrictions ailleurs. Après paiement d’une taxe annuelle, les villageois locaux ont été autorisés à prendre de nombreux types de produits forestiers pour leur usage privé. Cependant, en raison de la faible densité de population, les forêts n’ont guère été endommagées.
À la fin du premier quart du 20e siècle, le besoin de conservation des forêts se faisait sentir partout en Inde. La population augmentait rapidement et les forêts de la plupart des régions indiennes étaient sous pression. À Ranthambhore, le système de «permis de redevances» pour l’abattage commercial (principalement du bois de chauffage et du charbon de bois) de blocs entiers de forêts avait des effets dévastateurs sur l’habitat. En 1925, l’État de Jaipur créa un poste de surintendant des forêts et en 1939, la loi sur la forêt de Jaipur fut promulguée – les premières mesures prises pour la conservation de Ranthambhore.
La géographie du parc national de Ranthambhore
La réserve de tigres de Ranthambhore est la plus grande étendue de forêt sèche à feuilles caduques Anogeissus pendula laissée intacte en Inde. De telles forêts ont été trouvées tout au long du nord et du centre des Aravalis, mais au cours des dernières décennies, elles ont été gravement dégradées et, à l’heure actuelle, cette réserve de tigres constitue leur dernière emprise. À Ranthambore, la bio diversité est encore enrichie par l’intrusion du système de collines Vindhyan.
Les zones entourant la réserve de tigres ont été totalement déboisées et la réserve de tigres de Ranthambore est désormais une « île écologique entourée de terres agricoles et de pâturages surexploités ». Il abrite plus de 40 espèces de mammifères, 320 espèces d’oiseaux, plus de 40 espèces de reptiles et plus de 300 espèces de plantes. (Réf .: Dr. Dharmendra Khandal – Bio-diversité de Ranthambore 2004).
Flore à la réserve de tigres de Ranthambhore
Selon la classification biogéoraphique (Rodgers & Panwar, 1988), la réserve de tigres de Ranthambhore se situe dans la zone 4 B (zone semi-aride et province biotique Gujrat-Rajwara). La région forme une zone de transition entre le véritable désert et l’Inde péninsulaire saisonnièrement humide.
Types de forêts
Les forêts sont principalement de climax édaphique et appartiennent au sous-groupe 5B – Forêts sèches à feuilles caduques tropicales du Nord et au sous-groupe 6B-DS1-Zizyphus. Les stades de dégradation que nous avons trouvés ici sont les broussailles à feuilles caduques DS1-Dry et les terres SS4-Dry Grass (Champion & Seth, 1968) d’après la carte de végétation préparée par l’Institut français de Pondichéry. La zone est représentative du sous-type de forêt sèche à feuilles caduques Anogeissus pendula associé à des espèces d’Acacia, Capparis, Zizyphus et Prosopis. (Réf.: Plan de gestion du projet Tiger 2002-2012).
La faune dans le parc national de Ranthambhore
Les caractéristiques climatiques et végétales uniques de Ranthambhore ont donné naissance à des forêts sèches et ouvertes, avec une couverture végétale réduite et rabougrie. Cela rend l’observation de la faune relativement facile lors du safari. Il existe plus de 320 espèces d’oiseaux, résidents et migrateurs, plus de 40 espèces de mammifères et plus de 35 espèces de reptiles. En raison du climat sec, le parc national de Ranthambore ne compte pas beaucoup d’espèces d’amphibiens.
Outre les tigres, les autres chats sauvages trouvés dans la réserve de tigres de Ranthambhore sont les léopards, les caracals, les chats de la jungle, les chats rouillés. Des chats de pêche et des chats léopards ont également été signalés, mais leurs observations ne sont pas encore vérifiées. Les ongulés incluent Sambhar, le cerf tacheté (Chital), le taureau bleu (Nilgai), le Chinkara (gazelle indienne) et le sanglier. Les autres grands mammifères que l’on peut voir dans la réserve de tigres de Ranthambore sont l’ours Sloth, le renard indien, le Jackal, le loup extrêmement occasionnel, très peu de chiens sauvages indiens (Dhole), la petite civette indienne, la civette Palm, l’indien commun et le faucon huppé et rayé Hyène.
Tigres sauvages de Ranthambhore
Au cours des premières décennies du XXe siècle, tous les Aravalis et les Vindhyas étaient densément boisés et abondaient en espèces fauniques, y compris les tigres. À la fin des années 1960, à la suite d’une exploitation forestière soutenue, il ne restait que quelques forêts isolées. Depuis que, jusqu’à la fin des années 1950, Ranthambhore et Kela Devi étaient les terrains de chasse privés de la royauté de Jaipur et de Karauli, ils bénéficiaient d’un niveau de protection comparable à celui des autres forêts de cette région. Grâce à cette protection, les tigres ont survécu dans les forêts autour de Ranthambhore et de Kela Devi jusqu’au lancement du projet Tiger.
En 1973, lors du lancement du projet Tiger, Ranthambhore était l’une des neuf réserves initiales à prendre dans le cadre du projet. À ce moment-là, les tigres étaient au bord de l’extinction dans et autour de Ranthambhore. M. Fateh Singh Rathore, responsable de Ranthambore lors du lancement du projet Tiger, a déclaré que « trois années se sont écoulées depuis le lancement du projet, lorsque le premier tigre a été aperçu à Ranthambore ».
Observations
Ranthambhore est une forêt sèche à feuilles caduques, ce qui signifie qu’il y a peu de sous-bois et que la plupart des arbres perdent leurs feuilles pendant la saison sèche. Parmi toutes les réserves de tigres en Inde, Ranthambhore reçoit le moins de précipitations et, par conséquent, il y a très peu de parcelles d’herbes hautes. En outre, cette réserve de Project Tiger possède un excellent réseau de pistes forestières (qui peuvent être motorisées pendant la saison sèche).
Problèmes de conservation du parc national de Ranthambhore
La population autour de la réserve de tigres de Ranthambhore est principalement composée d’agriculteurs, de pasteurs et de travailleurs appartenant à la classe ouvrière, qui dépend des ressources naturelles de la réserve. La réserve de tigres a des impacts négatifs sur la population des colonies voisines, tels que les raids d’animaux sauvages, la mort de bétail, etc. Il existe un sentiment général parmi la population que l’existence même de la réserve crée de sérieux problèmes de développement. de la région. Sur la base des facteurs susmentionnés, la zone d’influence (ZI) de la réserve est identifiée « provisoirement » comme une zone située dans un rayon de 10 km des limites légales de la réserve.
Il y a 4 villages à l’intérieur du parc national de Ranthambore, 15 villages à l’intérieur du sanctuaire de Kela Devi, 4 villages à l’intérieur du sanctuaire de Sawai Mansingh et 3 villages dans le sanctuaire de Sawai Madhopur. Ces villages font partie des zones centrale et tampon et sont situés à l’intérieur des limites de la réserve.
Le ZI en dehors de la réserve peut être divisé en deux parties. La première partie est jusqu’à 2 km. de la frontière de la réserve et est le plus important de tous les aspects. La dépendance de la forêt à l’égard de cette zone est maximale et l’impact maximal de la réserve est ressenti par ces zones. Il y a 112 villages dans cette région. Cette zone est classée « zone d’écodéveloppement ». Les habitants de cette zone considèrent la réserve comme une ressource à utiliser et sont contrariés dès lors qu’ils sont empêchés de le faire.
Au fur et à mesure que nous nous éloignons des limites de la réserve, la dépendance des habitants de la réserve diminue, mais la dépendance saisonnière est toujours là. Dans les zones situées à plus de 2 km des limites de la réserve, l’impact négatif de la réserve ne se fait pas beaucoup sentir et l’antagonisme à l’égard de la réserve est donc beaucoup moins marqué chez les habitants de la région.
La présence d’une zone protégée parmi eux affecte la vie de la population locale sous diverses formes, ce qui crée un impact négatif de la réserve sur la population locale. Les principaux problèmes sont les suivants: l’opinion de la population selon laquelle le développement s’est arrêté en raison de la présence de la réserve, telle que la construction de routes, de barrages, de lignes électriques, etc. qui ne sont pas autorisés dans la réserve. Aucune industrie majeure n’est autorisée à se développer dans la région. Les raids sur les cultures d’ongulés sauvages et l’élevage de carnivores ont entraîné des pertes financières. La restriction à l’entrée dans la réserve pour le pâturage et pour d’autres besoins a entraîné une perte de revenus provenant des ressources naturelles et a affecté leur mode de vie. Les habitants de la réserve ne sont pas autorisés à visiter leurs lieux de culte à l’intérieur de la réserve.
Comment se rendre à Sawai Madhopur et à Ranthambore
Sawai Madhopur se situe à l’est de l’État du Rajasthan, au nord de l’Inde. Il se trouve à environ 400 km au sud-ouest de Delhi, capitale de l’Inde, et à 180 km au sud-est de Jaipur, capitale du Rajasthan. Sawai Madhopur a de bonnes liaisons routières avec Delhi (8 heures de trajet via Jaipur – Lalsot ou via Alwar – Dausa – Lalsot), Jaipur (3 heures de route – via Lalsot), Agra (6 heures de route – via Bharatpur – Dausa – Lalsot) et Bharatpur (5 heures de route – via Dausa – Lalsot). Il est également bien relié à Ajmer, Pushkar, Bundi, Kota, Jhansi et Orcha. ).
L’aéroport le plus proche se trouve à Jaipur, à 150 km de route. La ville dispose d’excellentes liaisons ferroviaires avec Delhi, Mumbai, Chennai, Kolkotta, Nagpur, Bangalore, Hyderabad, Jaipur, Jodhpur, Bharatpur et Udaipur. La ville se trouve sur la liaison ferroviaire principale Delhi-Mumbai et, par conséquent, il y a de nombreux trains par jour vers Mumbai et Delhi. Les visiteurs de Delhi et de Mumbai sont invités à prendre un train qui est non seulement moins cher et plus rapide, mais aussi beaucoup plus confortable.
Histoire du fort de Ranthambhore et de Sawai Madhopur
Le règlement le plus ancien dans la région près de Sawai Madhopur était autour du fort de Ranthambhore. L’origine exacte du fort de Ranthambore est toujours controversée, mais il est généralement admis qu’il existait une colonie sur le site du Fort, dès le VIIIe siècle de notre ère. On pense généralement que la construction du fort de Ranthambhore a commencé règne du roi Sapaldaksha Chauhan Rajput en 944 après JC. Une autre théorie stipule que le roi Jayant, également un Chauhan Rajput, construisit le fort de Ranthambore en 1110 après JC. Il est fort probable que la construction du fort ait commencé au milieu du 10ème siècle et se soit poursuivie quelques siècles plus tard.
Depuis, le fort de Ranthambhore contrôlait les routes commerciales entre l’Inde du Nord et l’Inde centrale, ce qui était très convoité par les dirigeants de l’Inde du Nord. Le fort de Ranthambore a connu ses heures de gloire sous le règne du roi Rao Hammir, dernier souverain de la dynastie Chauhan (1282 – 1301 après JC). En 1300, Ala-ud-din Khilji, le souverain de Delhi, envoya son armée s’emparer du fort. Après trois tentatives infructueuses, son armée conquit finalement le Fort de Ranthambhore en 1301 et mit fin au règne des Chauhan. Au cours des trois siècles suivants, le fort de Ranthambore changea de mains à plusieurs reprises, jusqu’à ce qu’Akbar, le grand empereur moghol, finisse par prendre le contrôle du fort et dissoudre l’État de Ranthambore en 1558. Le fort resta entre les mains des dirigeants moghol 18ème siècle.
Au milieu du 18ème siècle, les dirigeants Maratha de l’Inde occidentale augmentèrent progressivement leur influence dans cette région. Afin de vérifier l’influence croissante des Marathas, Sawai Madho Singh, souverain de l’État de Jaipur, a demandé sans succès à l’empereur moghol de lui remettre le fort de Ranthambhore. En 1763, Sawai Madho Singh fortifia le village voisin de Sherpur et le renomma Sawai Madhopur. Cette ville, qui est maintenant connue sous le nom de « Sawai Madhopur City », se situe dans une vallée étroite entre deux collines parallèles, à la limite sud-ouest du parc national de Ranthambhore. Deux ans plus tard, les Moghols ont remis le fort à l’État de Jaipur.
À la fin du Raj britannique, Sawai Man Singh, le dernier souverain de l’État de Jaipur, fit construire une liaison ferroviaire entre Jaipur et Sawai Madhopur. Une gare a été construite à environ 4 kilomètres de la ville de Sawai Madhopur. Peu à peu, une petite colonie s’est installée autour de la gare. Ce jumeau de Sawai Madhopur, connu sous le nom de « Man Town », a maintenant dépassé l’ancienne « Ville ».
Espèce commune de Ranthambhore et leur habitat préféré
Tigre – Couverture dense dans les vallées et les zones riveraines
Léopard – Couverture dense sur les pentes les plus élevées et la lisière de la forêt
Chat de la jungle – Gommage et prairies et sous-bois dans les vallées
Caracal – Ruisseaux, garrigues ouvertes et prairies
Chat rouillé à pois – Arbres épineux, garrigues et zones cultivées
Cerf Sambar – épais couvert dans les vallées, pentes douces et dangs
Cerf tacheté ou cerf tacheté – Espaces ouverts et zones riveraines dans les forêts
Nilgai ou Antelope – Terres de broussaille à sec, prairies et lisières de forêts
Chinkara ou gazelle – garrigue ouverte et prairies dans les régions montagneuses
Sanglier – Espaces ouverts et zones riveraines dans les forêts
Ours paresseux – zones riveraines denses, khos et zones rocheuses
Chacal – Friches ouvertes et lisières de forêts
Hyène – Couverture dense le long des cours d’eau, des khos et des zones riveraines
Civette de palmier indien – Grands arbres et sous-bois dans les zones humides
Mangouste – Couverture dense dans les zones humides et les lisières des forêts
Rudo Mongoose – Couverture dense dans les zones humides et les lisières des forêts
Porc-épic indien – Couverture dense dans les zones riveraines et les collines rocheuses
Lièvre d’Indonésie – Prairies et broussailles ouvertes
Indian Flying Fox – Grands arbres dans des zones humides et basses
Crocodile des marais – zones humides
Bengal Monitor Lizard – Sous-bois dense, grands arbres et zones rocheuses
Indian Rock Python – Sous-bois dense dans les vallées et les zones rocheuses
Vipère à l’échelle de la scie – garrigue ouverte et sol sableux
Serpent ratier indien – Sous-bois dense et zones cultivées
Grenouille taureau indienne – zones humides
Grenouille grimpante – Terres humides
Crapaud indien commun – Zones fraîches, humides et sombres.
Les activités humaines, telles que l’abattage imprévu et illégal d’arbres, l’exploitation de carrières, l’agriculture et le pâturage excessif ont considérablement réduit la faune en dehors de la réserve de tigres du projet Ranthambhore.